Mieux utiliser les opportunités technologiques dans la pratique journalistique en Haïti
Article publié sur Alterpresse le vendredi 16 mai 2014
P-au-P, 16 mai 2014 [AlterPresse] — Le journaliste Gotson Pierre invite ses confrères et consoeurs à saisir les nouvelles opportunités technologiques, mais à éviter la facilité et les dérives dans la pratique journalistique au 21e siècle en Haiti, lors d’une causerie, le jeudi 15 mai 2014, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
La recherche des informations sur Internet, notamment à travers les réseaux sociaux, est devenue importante pour le journaliste, indique le héros de l’information, lors de cette causerie ayant réuni notamment de jeunes étudiants.
Constatant une sous-utilisation des ressources technologiques disponibles dans le pays, Pierre estime que les produits journalistiques font généralement peu appel à la formidable documentation qui existe en ligne.
Pierre met le journaliste en garde contre la tendance à la facilité, comme le fait de privilégier simplement le « copier-coller ».
Il faut se confronter à la réalité des faits, en prenant la peine d’aller plus loin que l’abondante information qui vient vers les journalistes, encourage-t-il.
Même si l’information va vite, il faut toujours prendre soin de relever les éléments de contexte pour lui donner du sens, recommande-t-il.
Il relève que le paysage médiatique a explosé sous l’effet des événements politiques et des changements technologiques en Haïti, mais cette explosion médiatique s’est accompagnée d’une diminution de la qualité de l’information.
« Les genres sont galvaudés, il y a peu de diversification de la thématique des nouvelles et des sources d’informations », souligne-t-il.
Des questions relatives a la liberté de la presse ont également été abordées lors de cette causerie.
Pierre salue le courage de ses confrères et consoeurs, qui se battent, tous les jours, pour que la liberté d’expression soit une réalité.
Comment le journaliste peut-il refonder la société ?, demande un membre de l’assistance à l’intervenant.
Un journaliste ne peut que contribuer à refonder la société, précise Pierre, comme pour dire que la presse n’est pas le seul acteur présent pour faire ce travail.
Les gens font endosser une trop grande responsabilité à la presse. Or, cette responsabilité revient aussi à d’autres secteurs, dit-il.
Débutée le lundi 5 mai 2014, cette série de causeries – organisée par C3 éditions pour marquer son 3e anniversaire – prendra fin le mercredi 18 juin 2014.