Reprise des échanges commerciaux au point frontalier d’Anse-à-Pitres/Pedernales

Les activités commerciales ont repris depuis le vendredi 13 avril 2018 au point frontalier d’Anse-à-Pitres/Pedernales (Sud-est) qui avait été fermé depuis un mois. Cette réouverture est possible grâce à un accord trouvé entre les  deux autorités municipales voisines.
 

 

Le lundi 16 avril 2018, le marché frontalier de Pedernales, fréquenté en majeure partie par des Haïtiennes et Haïtiens, a fonctionné normalement. Des résidents de la commune d’Anse-à-Pitres qui fréquentent des établissements scolaires et des centres professionnels dominicains à Pedernales, ont été aussi au rendez-vous, a observé le GARR.

Une entente a été trouvée entre les protagonistes suite aux deux rencontres tenues à Anse-à-Pitres et à Pedernales les 9 et 12 avril 2018 entre les autorités haïtiennes et dominicaines.

Au terme de la rencontre binationale du 12 avril 2018 qui s’était déroulée dans une ambiance de convivialité,  les autorités municipales d’Anse-à-Pitres et de Pedernales ont signé un protocole visant à rétablir l’ordre des choses.

La délégation haïtienne était composée de Harry Bruno, maire d’Anse-à-Pitres,  Pierre Michel Lafontant, délégué départemental du Sud-est, Hosdel Peigne, délégué de ville d’Anse-à-Pitres, Jasmin Jean Kellermann, représentant du GARR dans cette commune frontalière et Cénol Désir, représentant de l’IBESR.

Du côté dominicain, il y avait Manuel Mato Feliz, maire de Pedernales, Adán Cruz Herediaz, Délégué départemental de Pedernales, André Bocio Fortuna et Maximo Feliz respectivement consuls accrédités à Anse-à-Pitres et à Mirebalais, accompagnés de militaires dominicains.

Présenté en huit (8) points, le protocole favorisera, selon les signataires,  de meilleurs rapports entre les deux communes frontalières.

Au premier point, il est demandé aux autorités de Pedernales de faire  un inventaire des matériels de pêche qui ont été saisis aux Haïtiens en vue de les restituer aux autorités haïtiennes.

Le deuxième point se réfère à l’acceptation de la vente de certains produits haïtiens au marché dominicain de Pedernales (denrées), à l’exception des produits alcoolisés.

Le troisième point interdit aux militaires du Corps Spécialisé de la Sécurité Frontalière Terrestre (CESFRONT) de rançonner les commerçantes et commerçants haïtiens.

Au quatrième point, il est demandé aux autorités dominicaines de procéder au recensement des  travailleurs agricoles haïtiens à Pedernales et de respecter leurs droits.

Le cinquième point interdit aux autorités dominicaines d’infliger de mauvais traitements aux commerçantes et commerçants haïtiens pendant les opérations de rapatriement.

Au sixième point, il est demandé aux autorités haïtiennes de doter les ressortissants haïtiens vivant à Pedernales de documents d’identité.

Dans le septième point, on lit ce qui suit : un habitant d’Anse-à-Pitres muni de sa carte d’identification nationale, doit pouvoir traverser à Pedernales sans avoir besoin d’un visa.

En ce qui concerne le huitième point,  il traite de la collaboration qui doit exister entre les autorités d’Anse-à-Pitres et de Pedernales pour éradiquer les conflits au niveau de la frontière.   

Notons qu’une rencontre de suivi est prévue dans un mois entre les autorités des deux  municipalités voisines.

Le GARR salue la démarche des autorités municipales d’Anse-à-Pitres et de Pedernales estimant que c’est un pas dans la bonne direction. Toutefois, il croit que certains points de cet accord relèvent davantage de la compétence des autorités centrales des deux pays. Il est donc du devoir des deux gouvernements de s’asseoir sur ce protocole aux fins de validation pour garantir un meilleur suivi.