Les activités ont repris au point frontalier de Carisal/Comendador dans l’après-midi du 20 août 2018 suite à une rencontre entre le haut état-major dominicain du Corps Spécialisé de la Sécurité Frontalière Terrestre (CESFRONT) et les autorités locales de Belladère, a informé Ulrick Camille, animateur du GARR dans cette commune.
Il convient de rappeler que le 18 août 2018 aux environs de 15 heures, un incident violent ayant opposé des civils haïtiens à des militaires dominicains s’est produit à la frontière. Ce qui a créé un vent de panique au sein de la population.
En effet, un camion qui transportait du ciment en provenance de la République Dominicaine, a été confisqué par les autorités de la douane dominicaine d’Elias Piña suite au refus du transporteur de laisser inspecter les produits importés.
En représailles, deux camions appartenant à des Dominicains qui se trouvaient à Carisal ont été saisis par un groupe de civils haïtiens. Ces derniers ont aussi lancé des pierres et des bouteilles en direction du territoire dominicain.
Renforçant leur effectif, les militaires du CESFRONT ont investi le territoire haïtien et tiré à hauteur d’homme sur le groupe de ressortissants haïtiens. Six usagers de la frontière ont été touchés à la cuisse, à la jambe et au thorax. Ils ont été transportés au centre hospitalier de Mirebalais.
Des impacts de projectiles ont été constatés sur les murs du bâtiment logeant le Bureau de la douane haïtienne, a constaté le GARR.
Le GARR condamne la violation de l’intégrité du territoire national par l’armée dominicaine. Il déplore le fait que de paisibles citoyens qui vaquaient à leurs activités soient victimes de ce grave et malheureux incident. Il demande aux autorités concernées de leur prêter assistance.
Par ailleurs, il regrette l’agissement du camionneur qui a enfreint les principes relatifs à l’importation de marchandises.
Le GARR en profite pour exhorter les autorités haïtiennes à poursuivre les pourparlers binationaux en vue de meilleures relations entre les deux peuples partageant l’île.
Il les appelle à renforcer la présence des forces de l’ordre à la frontière afin de freiner la contrebande et de protéger les populations des communes frontalières qui sont livrées à elles-mêmes.