GARR (Groupe d’Appui aux Rapatriés et Refugiés)

Le GARR mobilise des organisations de la société civile et des médias haïtiens sur la cause des résident-e-s des sites d’hébergement d’Anse-à-Pitres

À l’initiative du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), une délégation composée d’une dizaine d’organisations de la société civile et de médias haïtiens dont la POHDH, le RNDDH, Sant Pont Ayiti, la CE-JILAP, l’OHJ, DOP, Radio Vision 2000 et Radio Télé Kiskeya, a visité les sites de Tête-à-l’eau, de Fond Janette et de Parc Cadeau I et II à Anse-à-Pitres (Sud-est d’Haïti). Réalisée les 17, 18 et 19 février 2016, cette visite a été l’occasion pour le GARR d’attirer l’attention de ces organisations et journalistes sur la situation infrahumaine des occupant-e-s de ces sites et d’en faire un plaidoyer en leur faveur.

Les membres de la délégation n’ont pas caché leurs angoisses face aux privations de toutes sortes dont font face les migrant-e-s haïtiens installés depuis plus de huit (8) mois dans la commune d’Anse-à-Pitres. Absence d’infrastructures sanitaires et scolaires, insécurité alimentaire, mauvaises qualités des abris sont entre autres les divers problèmes qui sautent aux yeux des visiteurs.

Les représentant-e-s des organisations de la société civile et des médias ont promis d’investiguer en profondeur et de sensibiliser d’autres acteurs autour des conditions de vie de ces personnes vulnérables.

Soulignons que depuis la fin du Plan National de Régularisation des Etrangers (PNRE) en République Dominicaine, le 17 juin 2015, 32952 ressortissants haïtiens sont revenus spontanément en Haïti par peur d’être victimes de violences de la part des Dominicains. 1969 d’entre eux se sont installés dans les sites d’Anse-à-Pitres où ils sont logés dans des taudis recouverts de toiles et de cartons usés, de bâches déchirés et de pailles.

Les migrants se plaignent de l’abandon dont ils sont l’objet de la part des autorités haïtiennes. Ils s’impatientent et se montrent de plus en plus sceptiques quant à l’amélioration de leur situation. La majorité d’entre eux déplorent la façon dont on veut les relocaliser. Selon eux, les 20000 gourdes qu’on entend leur donner ne leur permettront pas de trouver un logement décent pour vivre avec leurs enfants.

Le GARR se sent de plus en plus préoccupé et indigné par rapport aux conditions de vie des résidents des sites d’hébergement d’Anse-à-Pitres. Il interpelle les acteurs qui interviennent dans ces sites à le faire avec beaucoup plus d’intelligence en vue de ne pas créer d’autres problèmes encore plus graves.

Tout en souhaitant que les décisions qui vont être prises prennent en compte les revendications de la population des migrants, il encourage de nouveaux secteurs à apporter leur soutien à ces migrant(e)s haïtiens vivant dans des situations difficiles.