Journée Mondiale de l’Habitat :
Le GARR invite les autorités haïtiennes à prioriser le bien-être de la population dans les projets de développement
Communiqué du Garr, du 5 Octobre 2014
A l’occasion de la Journée mondiale de l’Habitat, commémorée le premier lundi d’octobre de chaque année, Le GARR invite les autorités haïtiennes, tous les secteurs de la vie nationale, à réfléchir ensemble sur les décisions à prendre pour améliorer les conditions de l’habitat en Haïti.
Analysant le thème: « Donnons la voix aux bidonvilles. », retenu par l’ONU pour le 6 octobre 2014, le GARR estime qu’il est plus que nécessaire d’adapter les programmes de logement aux besoins réels des déplacés/es, des familles à faibles revenus vivant dans les quartiers défavorisées afin d’améliorer leurs conditions de vie.
En effet, à l’approche du cinquième anniversaire de la catastrophe du 12 janvier 2010, c’est le moment de faire un bilan des interventions réalisées par le gouvernement, les organisations internationales en vue de corriger les faiblesses relatives à la quantité et la qualité souvent relevées dans presque tous les rapports d’évaluation de l’action humanitaire après le séisme.
La population des camps diminue considérablement. Pourtant, des quartiers informels dépourvus de services de base pullulent au su et au vu des autorités concernées par la question de logement dans le pays.
La journée Mondiale de l’Habitat, dédiée aussi à la campagne « Zéro Expulsions » de l’Alliance Internationale pour les Habitants (AIH) contre les expulsions forcées, met aussi en évidence l’obligation pour l’Etat haïtien de prioriser le bien-être de la population dans les programmes de développement afin de bannir les expulsions forcées enregistrées dans les camps d’hébergement et dans plusieurs villes du pays.
Dans plusieurs régions, les cris des familles paysannes expulsées de leurs propriétés se multiplient et deviennent retentissants. A l’Île-à-Vache, à Caracol, les projets avec de grands enjeux économiques font augmenter le nombre de paysans/es sans terre. L’expropriation est légale, certes, pourvu que les procédures soient claires et bien appliquées. La démolition des maisons du Centre-ville de Port-au-Prince en juin 2014 renforce les inquiétudes des militants/es du droit au logement.
Construire les villes pour les gens pour une vie plus digne. Ce slogan est lancé depuis des années par les peuples de différents pays à travers le monde. Le GARR maintient ce message pour Haïti tout en invitant les autorités à favoriser l’implication des citoyens/citoyennes dans la reconstruction de leur pays.
Le GARR salue la publication, par le gouvernement haïtien, du document cadre de la Politique nationale de logement et de l’Habitat (PNLH). Il espère que la mise en œuvre d’une telle politique assurera la rupture avec les vieilles pratiques exclusives pour enfin permettre à toutes les familles haïtiennes de vivre dans un espace digne.