Haïti/République Dominicaine : 30,030 Haïtiens rapatriés et 35,566 retournés spontanés enregistrés au cours de l’année 2016

Une opération de rapatriement d’Haïtiens à la frontière de Belladère/Elias Piña

Photo: Archives GARR

 

Humiliation, harcèlement, bastonnades et emprisonnement, tels ont été les traitements infligés aux migrant-e-s haïtiens lors des opérations de rapatriements pour l’année 2016. 30030 migrant-e-s haïtiens rapatrié-e-s et 35536 retourné-e-s spontané-e-s ont été enregistrés de janvier à décembre 2016 dans 50 points frontaliers officiels et non officiels haïtiano-dominicains. Au nombre de ces ressortissant-e-s figurent 1249 mineurs non accompagnés.

Ces migrant-e-s vivaient notamment à San Juan de la Maguana, San Pedro de Macorís, Santo Domingo Las Matas, Santiago, Monte Cristí et Dajabón.

Bon nombre d’entre eux n’ont pas caché leur insatisfaction face aux mauvais traitements dont ils/elles ont été l’objet avant d’être rapatriés à la frontière haïtiano-dominicaine.

Ces ressortissant-e-s haïtiens en ont profité pour demander aux autorités haïtiennes de se pencher sur leur sort afin qu’ils/elles puissent rester chez eux.

Il convient de souligner que depuis la fin du Plan National de Régularisation des Etrangers (PNRE), les autorités dominicaines n’ont pas du tout été clémentes envers les migrant-e-s haïtiens. Ainsi, de juin 2015 à décembre 2016, 160,452 personnes ont traversé la frontière dont 66 % de sexe masculin et 33,9% de sexe féminin. Parmi lesquelles, 62136 rapatriés et 98316 retournés ont été dénombrés.

Cette année encore l’avenir des migrant-e-s haïtiens reste incertain en République voisine. Car le délai accordé aux 239 000 étrangers en majorité des migrant-e-s haïtiens par les autorités dominicaines pour compléter leurs dossiers en vue de l’obtention de leur carte de régularisation arrivera à terme le 17 juillet 2017. Une prolongation a été déjà donnée en 2016 à ceux et celles qui avaient une résidence d’un an et dont les permis avaient expiré en juin de cette même année.

Cette situation vient augmenter le risque à ces migrant-e-s haïtiens bénéficiaires dudit délai d’être rapatriés en série si les autorités haïtiennes ne tiennent pas leur promesse de les doter de documents d’identité.

Le GARR exhorte les dirigeants haïtiens à travailler de concert avec l’Etat wwdominicain en vue de trouver la meilleure solution alternative qui soit. Ce qui empêchera aux ressortissants haïtiens d’être déportés massivement à la date prévue.