La sociologue et militante Danièle Magloire honorée pour ses travaux et son engagement citoyen

P-au-P., 21 janv. 2018 [AlterPresse] — Plusieurs institutions et organisations ont décerné, le 19 janvier, une plaque "honneur et mérite" à la sociologue et militante féministe Danièle Magloire, en reconnaissance de ses nombreux travaux et son engagement citoyen en faveur des droits humains.

La cérémonie a eu lieu à l’auditorium de la Fondation Connaissance et Liberté (Fokal), en présence de nombreuses personnalités.

L’initiative a été prise par le Centre Oecuménique des Droits de l’Homme (Cedh), la Fokal, la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH), le Réseau National de Défense des Droits Humains (Rnddh) et l’Unité de Recherche et d’Action Médico-Légale (Uramel).

La plaque lui a été remise à Danièle Magloire par l’historienne Suzy Castor, pour son « engagement citoyen dans l’édification d’une société haïtienne basée sur la justice, le respect des droits humains, l’équité et l’égalité des sexes ».

La récipiendaire a fait part de sa conviction « sincère » en ce qui a trait à la nécessité de mener le combat en faveur des droits humains. « C’est en le vivant (ce combat) de manière la plus authentique, qu’on peut donner à d’autres le goût de vouloir y contribuer », a-t-elle martelé, après avoir remercié les organisateurs et l’assistance.

Dressant le portrait de Magloire, Sabine Lamour, coordonnatrice de la Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA), a campé une « militante pluridimensionnelle ».

« Notre dette n’est pas négligeable » envers cette sociologue, militante de plusieurs causes, qui se consacre tant au combat contre l’Impunité, l’oubli qu’à la lutte féministe.

Son histoire personnelle est « en lien avec l’histoire politique du pays », elle dont la famille a subi l’arbitraire durant la dictature des Duvalier.

« Passeuse de mémoire », elle aide à garder, entre autres, le souvenir douloureux des victimes du terrible séisme du 12 janvier 2010, dont plusieurs féministes.

Elle fait preuve d’un « engagement fidèle dans la construction du mouvement féministe » et s’insurge « contre toute forme d’avilissement des femmes dans les postes de responsabilité », souligne Sabine Lamour.

Elle rappelle que Danièle Magloire effectue parallèlement des recherches scientifiques et ses études constituent des références. Elle enseigne et accompagne des étudiants dans la préparation de leurs travaux de sortie.

A l’origine de l’initiative d’honorer Danièle Magloire, la sociologue et historienne Sabine Manigat a qualifié cette dernière de « fierté nationale ».

Parmi les orateurs, il y a eu Marjorie Joseph, de l’Uramel. Elle considère que Danièle Magloire est « digne d’estime pour son respect profond de la dignité humaine ».

Michele Pierre-Louis, ancienne première ministre et présidente de la FOKAL, dont Danièle Magloire est membre, s’est réjouie de l’initiative d’hommage à la sociologue et militante, qui « le mérite ».

Lorraine Mangonès, directrice de la Fokal, a salué son sens de « respect des principes ».

Danièle « tient le flambeau » en matière d’engagement citoyen et de lutte contre l’amnésie, a relevé Me Maxime Rony de la POHDH.

En clôture de la cérémonie, la chorale de la FOKAL a interprété deux morceaux, l’un d’Emmanuel (Manno) Charlemagne et l’autre de Beethovas Obas, avant un moment de convivialité entre les invités.

Parmi les personnalités présentes, il y avait la ministre à la condition féminine Eunide Innocent ainsi que les anciennes titulaires de ce ministère Adeline Chancy, Lise Marie Dejean.

Marie-Frantz Joachim, secrétaire générale du Coseil Électoral Provisoire (Cep) et Dilia Lemaire, membre du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (Cspj) étaient également présentes, de même que les anciens ministres Magalie Denis, Jean Joseph Exhumé, Jean Casimir et l’ancien secrétaire d’État Daniel Jean.

Le cinéaste Arnold Antonin, l’historien Michel Hector et la journaliste Liliane Pierre-Paul ont aussi pris part à la cérémonie d’hommage à Danièle Magloire.