23 août : Le GARR appelle à la mobilisation de tous les secteurs pour combattre la traite et le trafic des personnes.
Communiqué du GARR
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR) attire l’attention des autorités haïtiennes sur le phénomène de la traite des personnes et le trafic humain qui tend à s’intensifier ces derniers jours tant à la frontière haïtiano-dominicaine que dans des pays de l’Amérique latine.
A l’occasion de la Journée Internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition célébrée le 23 août de chaque année, le GARR dit regretter que des migrant-e-s haïtiens se retrouvent depuis des mois bloqués dans plusieurs pays notamment au Chili, en Colombie, en Equateur, au Nicaragua, au Panama et au Brésil. Après avoir effectué des débours importants pour leur déplacement, ces migrant-e-s en transit notamment des ressortissants haïtiens qui entendaient atteindre les Etats-Unis en quête d’une vie meilleure, sont livrés pour l’instant à eux-mêmes. Ce qui rend plus vulnérable leur situation.
Selon des informations fournies par des partenaires dominicains, presqu’au quotidien des trafiquants d’êtres humains traversent la frontière avec des ressortissants haïtiens. Au moins 20 femmes, accompagnées d’enfants, ont été arrêtées le 17 juillet 2016 par des militaires dominicains au nord du pays. Ces personnes arrêtées d’origine haïtienne et dominicaine ont été déférées par devant les tribunaux, mais elles ont été immédiatement libérées. Ce qui leur donne la possibilité de récidiver.
Les enfants quant à eux, ont été référés au Conseil National de l’Enfance (Consejo Nacional de la Niñez) pour être évalués, puisque quelques-uns présentaient des signes de malnutrition, selon la même source.
Il convient de souligner que selon le dernier rapport produit par le Département d’Etat Américain (2016) sur la traite des personnes dans le monde, Haïti figure au rang des pays de niveau III. Les pays de cette catégorie sont ceux dont le gouvernement ne se conforme pas aux normes minimales de la TVPA (Trafficking Victims Protection Act) et ne fait pas d’efforts importants dans cette direction.
Préoccupé par cette forme d’esclavage qui est une atteinte grave à la dignité humaine et aux droits fondamentaux de la personne, le GARR dénonce les actes malhonnêtes commis par ces réseaux de trafiquants. Il s’indigne de voir ces derniers opérer en toute quiétude tout en utilisant la pauvreté et la vulnérabilité des ressortissants haïtiens.
Le GARR estime qu’il est temps que les autorités haïtiennes prennent et appliquent des mesures efficaces et efficientes capables de combattre les fléaux de la traite et du trafic des personnes. Il en profite pour réitérer l’appel aux autorités haïtiennes de porter secours particulièrement aux migrant-e-s haïtiens bloqués jusqu’à date dans des pays de l’Amérique latine et aux nombreux migrants vivant dans des conditions extrêmement difficiles en République Dominicaine.
Il appelle le gouvernement haïtien à mettre en œuvre dans les communautés vulnérables des programmes d’insertion socioéconomiques en vue de soulager la misère de la population.