Déclaration du GARR
Trois ans après la mort de Sonia Pierre, quel sort pour les Dominicains/Dominicaines d’ascendance haïtienne ?
Ce 4 décembre 2014 ramène le 3ème anniversaire du décès de Sonia Pierre. Fauchée par une crise cardiaque, ce symbole vivant de la lutte pour le respect des droits humains en République Dominicaine, avait consacré toute sa vie à lutter pour que les migrants haïtiens et leurs fils nés en territoire dominicain aient accès à la pleine jouissance de leurs droits. Trois ans après la mort de cette militante, les conditions de vie de cette importante catégorie de personnes ont-elles connu une amélioration sur le sol dominicain?
On est unanime à reconnaitre que le sort des personnes d’ascendance haïtienne nées sur le territoire dominicain se détériore de jour en jour. Elles sont devenues apatrides dans leur propre pays. Leur droit d’avoir une nationalité et de vivre paisiblement dans leur terre natale est violé de manière systématique par les autorités dominicaines à travers l’Arrêt TC 168/13.
Qui pis est, l’Etat dominicain continue de faire fi de la sentence de la CIDH qui lui avait ordonné en octobre 2014 de prendre des mesures pour que la nationalité dominicaine soit restituée aux victimes de l’Arrêt.
Il convient aussi de signaler que l’avenir est aussi sombre pour les migrants-es haïtiens dont les droits sont souvent bafoués en République Dominicaine. Ceux et celles qui se sont inscrits au Plan National de Régularisation des Etrangers (PNRE) ne cessent de reprocher l’inefficacité de ce programme qui ne permettra pas aux ressortissants-es haïtiens de se régulariser afin de vivre normalement en territoire dominicain. De l’avis de plus d’un, ce plan est une stratégie de l’Etat dominicain d’identifier les Haïtiens résidant en territoire dominicain en vue de mieux violer leurs droits à travers les rapatriements.
Tout cela montre que le combat de Sonia Pierre pour le respect des droits fondamentaux des immigrants-es haïtiens et de leurs descendants en République Dominicaine doit se poursuivre.
Le GARR invite tous les militants/militantes de droits humains du monde entier à s’organiser pour porter l’Etat dominicain à prendre des mesures pour garantir le droit à la nationalité des Dominicains/Dominicaines frappés par l’arrêt TC 168/13 et à protéger les droits des travailleurs migrants haïtiens se trouvant sur le sol dominicain.