«Lèt agogo», pour un meilleur contrôle de qualité
Le Nouvelliste | Publié le : 13 décembre 2013
Les responsables de Veterimed veulent projeter une autre image de « Lèt agogo ». À cet effet, en présence d’une trentaine de directeurs de laiterie, d’associations d’éleveurs de l’ensemble du territoire national, une assemblée générale de deux jours a été tenue les 12 et 13 décembre au local de Miche’s Garden à Port-au-Prince. Au terme de ces assises, les responsables recommandent aux entrepreneurs présents de renforcer les principes hygiéniques prônés depuis plus de 12 ans.
C’est dans une ambiance électrique que s’est tenue l’assemblée nationale de l’organisme de formation, de recherche et d’appui technique en santé et en production animale (Veterimed), avec les partenaires de « Lèt agogo ». Environ une centaine de délégués y était présents. L’objectif est de responsabiliser davantage les acteurs impliqués dans la chaîne de production du produit en ce qui a trait aux principes hygiéniques à adopter dans les laiteries. C’est aussi l’occasion pour les représentants des associations d’échanger des informations pertinentes sur l’importance d’une telle démarche dans leurs localités respectives.
Au cours de cette assemblée, presque tous les points relatifs à l’amélioration de la production des produits laitiers ont été débattus. Les délégués prenaient tous des notes. En plus des normes de qualité, les acteurs ont discuté des procédures à mettre en place dans le cadre de la révision des contrats. Selon la directrice de Veterimed, Rosanie Moïse Germain, il est impératif que tous les acteurs de la chaîne de production soient informés et soucieux des nouvelles mesures prises par les dépositaires du label. « Il faut que tous les acteurs s’attèlent à garantir les normes de qualité que le Veterimed ne cesse de prôner », a déclaré la directrice.
Les tenants de cette activité en ont profité pour exposer leurs différents produits. Ainsi, c’était l’occasion pour les personnalités présentes à ces assises de déguster le yogourt, le lait stérilisé, le lait pasteurisé et le fromage. Madame Germain est consciente que le programme n’est pas connu de l’ensemble de la population. À cet effet, elle a pris un peu de temps pour présenter le programme à la presse. Elle affirme, par ailleurs, qu’il s’agit d’un programme axé sur l’amélioration de la productivité des vaches à travers l’amélioration de la couverture sanitaire initiée par Veterimed en 2001. Aussi, poursuit-elle, ce dernier prend-il en compte la transformation et la commercialisation des produits dérivés du lait.
« Lèt agogo », déclarent certains participants, permet à plusieurs milliers de paysans de prendre soin de leur famille. C’est, disent-ils, la principale source de revenu de certains éleveurs. Chaque laiterie, selon eux, embauche directement ou indirectement plusieurs dizaines de paysans. De l’avis du secrétaire d’État à la Production animale, Michel Chancy, ce label, au niveau national, réunit plus de 2000 éleveurs. Aussi, affirme-t-il, la chaîne de production comporte une trentaine de laiteries répandues sur l’ensemble du territoire et alimentées par plus de 30 000 vaches.
De l’avis de Michel Chancy, l’État haïtien accorde beaucoup d’importance à cette activité. Depuis deux ans, par le biais du ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural, un protocole d’accord, dit-il, a été signé avec la Fédération nationale des producteurs de lait haïtiens (FENAPWOLA). À travers ce protocole d’accord, le ministère s’engage à superviser le travail des éleveurs et des entreprises de transformation. De ce fait, des médecins vétérinaires sont délégués dans les différents départements du pays afin de travailler avec les éleveurs dans le but de leur permettre de croître leur production. Aussi, précise le secrétaire d’État, les médecins sont-ils conviés à faire des inspections dans les laiteries afin d’en contrôler les normes de qualité.
Les acteurs n’ont pas caché leur satisfaction pour un tel programme. Selon les propos de Néricé Jean-Robert, directeur de la laiterie de Saint-Marc et de Nancy Cérisier, directrice de la laiterie de Camp-Perrin, ce programme constitue une activité économique très rentable pour les paysans. Ils demandent, par ailleurs, aux responsables de se pencher sur d’autres programmes susceptibles de générer des revenus dans le rang des agriculteurs et des éleveurs. « Ce programme arrive trop tard dans notre localité », ont-ils fait savoir.
L’encadrement par l’Etat joue un rôle positif. De lourds investissements ont été réalisés dans ce domaine. En fait, le gouvernement, à travers un financement du Programme alimentaire mondial, s’engage à acheter environ 60% de ces productions pour la cantine scolaire. M. Chancy promet de continuer à soutenir Veterimed qui préconise une approche consistant à améliorer, par étapes, les systèmes d’élevage traditionnel afin d’en augmenter la durabilité et la rentabilité.