République Dominicaine : Prolongation d’un an des cartes de résidence des migrants haïtiens, le GARR se positionne
Le Conseil National de la Migration (CNM) a annoncé le 27 juillet 2017, la prolongation pour un an les cartes de résidence provisoires octroyées dans le cadre du Plan National de Régulation des Etrangers (PNRE). Cette décision est un soulagement pour environ 239 000 migrants en majorité des ressortissantes et ressortissants haïtiens concernés par ce plan en République Dominicaine.
Selon le Ministre dominicain de l’Intérieur et de la Police, Carlos Amarante Baret, la période de prolongation commencera à partir du 26 août 2017. Pour cela, la Direction Générale de la Migration (DGM) a jusqu’ au 25 juillet 2017 pour élaborer un protocole en vue de définir les modalités de réception des dossiers de ceux qui n’ont pas pu terminer leur inscription au PNRE, lit-on dans la presse dominicaine.
Le GARR croit que cette prolongation, loin d’être la solution, est un pas dans la bonne direction. Car, les incessantes préoccupations face à la menace d’expulsion des personnes dont les cartes de résidence ont expiré depuis le 17 juin 2017 seront amoindries sans vraiment disparaitre. Aussi est-il nécessaire d’avoir une garantie formelle de l’Etat dominicain pour surseoir aux déportations. Il y va de soi surtout en raison des personnes qui se sont vu rapatrier même en étant munies de fiches ou tout autre document prouvant leur inscription au programme dominicain.
D’ailleurs, les rapatriements ont été intensifiés. Pour les deux premières semaines du mois de juillet 2017, un total de 4143 migrants ont traversé la frontière haïtiano-dominicaine dont 2170 rapatriés et 1973 retournés spontanés.
Le GARR estime que les autorités haïtiennes doivent non seulement poursuivre le processus de livraison de documents d’identité en République Dominicaine, mais surtout prendre en compte les divers aspects de la situation des migrantes et migrants haïtiens en situation irrégulière pour mieux les accompagner. D’où la nécessité de maintenir un dialogue ouvert avec l’Etat dominicain pour mieux gérer les problèmes binationaux et apporter des réponses concrètes au dossier migratoire qui demeure une pomme de discorde entre les deux Etats de l’île.