Le GARR et ses partenaires s’engagent pour combattre la violence faite aux femmes et aux filles à la frontière

« An n chache ansanm pi bon estrateji pou derasinen vyolans k ap fèt sou fanm ak tifi », c’est autour de ce thème que le GARR et ses organisations partenaires ont commémoré à la frontière la Journée Internationale pour l’Elimination de la Violence à l’Egard des Femmes. Marche pacifique, conférences-débats, diffusion de spots de sensibilisation, témoignages, animations culturelles, projections de documentaires suivies de débats sur les femmes victimes de violence, telles ont été entre autres les diverses activités qui ont jalonné la journée du 25 novembre 2016.

A Belladère, une marche pacifique suivie d’une conférence-débat a été réalisée. Les participant-e-s,en majorité des femmes, ont marché depuis la place publique de ladite commune en direction d’un espace destiné à la réalisation de la deuxième activité. Elles se sont montrées très confiantes dans la lutte pour combattre ce fléau dont sont victimes les femmes et les filles à la frontière.

Nou di non ak vyolans sou fanm ! / Nous disons non à la violence faite aux femmes ! Lit kont vyolans sou fanm, se zafè nou tout ! / La lutte contre la violence à l’égard des femmes est l’affaire de tous et de toutes ! Bay fanm ki sibi vyolans jistis , se bay tout sosyete jistis ! / Donner justice aux femmes victimes de violence, c’est donner justice à toute la société ! Gason kou fanm, an n akonpaye fanm ki viktim yo ! / Hommes et femmes, donnons l’accompagnement aux femmes victimes, pouvait-on lire sur les pancartes préparées en la circonstance.

Faisant l’historicité de la journée, Marie Carla Maura, représentante de Zanmi Lasante, a rappelé que l’assassinat des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines, survenu le 25 novembre 1960, constitue la principale raison ayant conduit la République Dominicaine à marquer cette journée.

Mme Maura, qui a mis aussi l’accent sur l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 24 mai 1990, a appelé les femmes à s’engager véritablementpour éradiquer ce fléau dans leurs communautés.

Intervenant sur le rôle de la famille dans le combat contre la violence faite aux femmes et aux filles, Rigard Orbé, Expert en Plaidoyer du GARR à Belladère, a indiqué que tout comportement violent affiché par les parents au foyer peut influencer le comportement futur de leurs enfants. Il a cité en exemple la bastonnade des femmes dans les foyers par leurs partenaires ou leurs conjoints, les propos injurieux lancés très souvent contre les femmes et le refus d’un père de prendre en charge ses enfants.

A Lascahobas, les femmes ont réfléchi sur l’obligation qui leur est faite de dénoncer la violence quand elles en sont victimes.

A Thomassique, Boc Banique et Los Cacaos, une projection de documentaire suivie d’un débat sur les femmes victimes de violence et l’importance de poursuivre la lutte pour l’éradiquer au sein de la société haïtienne, notamment dans les communautés frontalières, a été réalisée.

A Ouanaminthe, des interventions dans des médias communautaires, des spots de sensibilisation, des activités culturelles et une conférence-débat visant à sensibiliser le public sur les impacts de la violence dans la société, ont été réalisés. Un public composé de représentant-e-s de la société civile, d’organisations partenaires du GARR, d’autorités locales, d’étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti et de la presse locale, a participé à cesactivités qui ont été réalisées en prélude à la Journée du 25 novembre 2016.

Les représentant-e-s du GARR ont mis aussi l’accent sur l’importance de développer des stratégies communes pour combattre la violence faite aux femmes et aux filles à la frontière.

Des activités ont aussi été réalisées dans d’autres communes frontalières du département de l’Ouest notamment à Ganthier. Une causerie entre 7 organisations féminines et un public composé de femmes, de journalistes locaux et de certains notables en provenance de diverses localités de ladite commune frontalière, a été effectuée. Les organisatrices et organisateurs ont mis l’accent sur les sources de violence faite aux femmes et les stéréotypes qui s’y attachent.

Ces activités ont été célébrées avec l’appui financier de l’Oxfam Italia/UE et de Norvegian Church Aid (NCA).